PAR CHARLES VINCENT
Sur le Chemin de la rivière, de Bromptonville à Windsor, je file au rythme de la Saint-François, lentement, mais sûrement. Il fait gris. La neige est brune. Le ciel est moche. Rien pour écrire à sa mère. Et pourtant! Et pourtant! La rivière est belle, légèrement frétillante. Elle coule une eau sombre et froide. Une eau qui se mêlera bientôt à celle du fleuve, plus au nord, à Odanak, en pays abénakis. Les arbres jaugent leur nudité rustique dans le miroir aquatique, alors que Windsor, la ville, la papetière, pique de son clocher le «morne» du ciel et que son barrage, tout en béton, tranche au cordeau la tranquillité du cours de l’eau. Il y a l’avant, lisse, paisible, puis l’après, bouillonnant, effervescent. Cette journée est fade, cette journée est drabe. Mais, quoi qu’il en soit, elle est belle d’une beauté qui me rappelle ma Noire, ma rivière, ma dam, le pays de mon enfance.
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